Edem Awumey: entre Hull, Lomé et La Nouvelle-Orléans GENEVIÈVE VÉZINA-MONTPLAISIR
MÉTRO
Publié: 11 septembre 2011 17:25
Mis à jour: 11 septembre 2011 17:49
Sous la plume d’Edem, on suit le voyage de Sambo, un jeune homme qui a toujours vécu avec sa tante Rose, à Lomé, et qui doit maintenant respecter les dernières volontés de la vieille dame, morte à l’issue d’un long combat contre la maladie et la folie. Cette dernière souhaitait que ses restes soient enterrés à La Nouvelle-Orléans, ville où ses ancêtres ont connu l’esclavage et dont elle rêvait sans cesse.
Le périple de Sambo le mènera à Hull, d’où il doit prendre un autobus qui le conduira à bon port. Dans la gare, il fera la rencontre de Louise, une jeune femme qui rêve de l’Acadie et de New York, et avec qui il décidera de faire un petit bout de chemin. Hull, New York, La Nouvelle-Orléans et Dieppe, en Acadie : Edem Awumey a séjourné dans toutes les villes où se passe l’action de sonroman pour pouvoir en décrire les ambiances. La ville de Lomé, il la connaît par cœur pour y avoir passé une bonne partie de sa vie. Il peut ainsi raconter que ses berges se désagrègent, que les enfantsqui y habitent ne mangent pas toujours à leur faim et que les touristes qui envahissent ses plages profitent trop souvent de leur vulnérabilité… La Nouvelle-Orléans, l’auteur ne l’avait jamais visitée, et cinq ans après l’ouragan Katrina, il est allé observer ce que les ravages de l’eau avaient fait à cette ville de la Louisiane. «Quand on écrit un roman dont des scènes se passent à l’étranger, on n’est pas obligé de se rendre sur les lieux où on situe l’action, mais quand on le fait, on découvre des choses qu’on ne voit pas dans les médias, affirme Edem Awumey. Par exemple, j’ai vu dans les bayous, une foule de maisons abandonnées avec des inscriptions “Future home of hope, Future home of love”. Les habitants de ces maisons n’y étaient plus de corps, mais leurs pensées étaient restées là, et j’ai eu envie d’inclure ce détail dans mon roman.» Quant à Hull, l’écrivain habite tout près depuis maintenant six ans. Après des années à apprivoiser son nouveau pays et sa nouvelle ville, il était prêt à lui donner une place dans son récit. «Le dialogue s’est peu à peu installé entre moi et le silence des rues de la ville, confie le nouveau citoyen canadien. Ce pays a commencé à me parler, je l’ai donc écouté!» La pression des prix Avec son premier roman paru en 2005, Port-Mélo, Edem Awumey a remporté le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire. L’essai qu’il a publié en 2006, Tierno Monénembo, le roman de l’exil, a été salué par la critique. Son deuxième roman, Les pieds sales, s’est quant à lui retrouvé en lice pour le prix Goncourt en 2009. L’auteur sent-il maintenant de la pression, à l’aube de la sortie de son quatrième ouvrage? «Non, pas vraiment, dit-il. Je sais que les critiques vont avoir un regard plus pointu sur mon œuvre, mais je ne pense pas à eux quand j’écris, car si je le faisais, cela donnerait un mauvais roman!» Rose déluge Boréal En librairie mardi |
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